Événements et actualités 2024
Au revoir
L'année 2024 a été marquée par la tristesse, car nous avons dû dire adieu à des membres de la famille Mollot. John et Cecile Mestan, d'Orlando (Floride), sont décédés en janvier, René Mollot, de Starbuck (Manitoba), en février, et Deanne Morse, également de Starbuck (Manitoba), en mars 2024. Nous leur sommes reconnaissants pour leurs réalisations passées. Nos pensées et nos prières accompagnent leurs familles respectives.
Deux autres tableaux de Fortuné Mollot découverts en Suisse
L'année dernière, deux autres tableaux de Fortuné Mollot ont été découverts en Suisse ! L'histoire de leur découverte, grâce à notre site web Mollot.ca, est fascinante. Juste avant la pandémie de Covid-19, en décembre 2019, nous avons reçu un courriel d'une dame de Lausanne. Elle pensait posséder deux tableaux de notre arrière-grand-père Fortuné Mollot sur lesquels elle avait trouvé le nom « Mollot ». Grâce à cet indice, elle a consulté notre site web Mollot.ca. Nous avons été émerveillés par cette découverte et avons répondu avec enthousiasme. Les photos qu'elle nous a envoyées nous ont permis de confirmer la signature de Fortuné, très visible sur les deux tableaux. Le style artistique nous était également familier. Les tableaux représentent un paysage de montagne suisse. L'un d'eux met en scène un taureau majestueux au repos au premier plan.

Le second tableau représente deux moutons au premier plan. Ces peintures ont été réalisées sur des assiettes en céramique d'environ 50 cm de diamètre et pesant chacune environ 3,6 kg. Nous estimons qu'elles ont plus de 150 ans. La peinture des moutons était craquelée et nécessitait une restauration. Nous avons demandé si nous pourrions les voir lors de notre prochain séjour en Europe et si elles étaient éventuellement à vendre. Le propriétaire nous a accueillis chaleureusement dans son chalet situé dans les montagnes près de Gruyères et nous a proposé de séjourner sur place pendant une semaine, car il travaillait encore. Cette perspective nous a enchantés. La pandémie de Covid-19 a frappé en mars 2020 et notre voyage en Europe a été suspendu. Mais l'histoire ne s'arrête pas là !
Nous avons discuté avec eux de la façon dont ces deux tableaux avaient pu se retrouver chez la famille Pellet. Ils nous ont expliqué que leur grand-oncle adorait fréquenter les ventes aux enchères et les vide-greniers. On suppose que c'est ainsi qu'il les a acquis. Par la suite, les tableaux ont orné les murs de leur maison familiale pendant de nombreuses années. C'est la deuxième fois que notre site web consacré à la famille Mollot nous permet de découvrir des tableaux de Fortuné Mollot en Europe. En 2012, à Marseille, nous avons eu la joie de découvrir puis d'acquérir un autre tableau de Fortuné Mollot qui nous était jusqu'alors inconnu.
Après notre séjour en Suisse, nous nous sommes rendus à Blandin pour fêter les 80 ans d'Arlette. Ce fut une fête grandiose de trois jours, réunissant quelque 140 invités. Au programme : tours en hélicoptère pour tous, sculptures sur glace, etc. Un événement inoubliable. Nous sommes reconnaissants à notre gendre, Ralf Klenke, d'avoir créé ce site web il y a quelques années. Ce site est devenu un outil précieux pour préserver l'histoire et les liens familiaux.
NOUVEAU LIVRE de Victor Mollot : L'histoire de Fannystelle et de la famille Mollot
En 2022, un nouveau livre a été publié : L'histoire de Fannystelle et de la famille Mollot.
Ce livre retrace l'histoire de la ville de Fannystelle, de ses origines à nos jours. Il contient de nombreuses photos de familles pionnières et de la ville. L'histoire de la famille Mollot y est également racontée et illustrée.

Nouvelles Archives régionales du centre-sud Inc. St. Claude, Manitoba.
Ces dernières années, des municipalités du Manitoba, comme Grey (où se trouve Fannystelle), Portage La Prairie et Dufferin, unissent leurs efforts pour créer un Centre d'archives du Centre-Sud afin de préserver les artefacts de leurs petites villes et des régions environnantes. Cette initiative conjointe vise notamment à pallier le déclin démographique des localités. À titre d'exemple, la population de Fannystelle, au Manitoba, berceau de l'histoire canadienne, est passée d'environ 450 habitants dans les années 1940 à moins de 100 aujourd'hui. Ce Centre d'archives sera vraisemblablement situé à St. Claude, à l'extrémité ouest de la municipalité de Grey.
Publié en France
A unique story of FORTUNÉ MOLLOT and LÉOPOLDINE BENOIT
Voici un article écrit par l'historien Christian Rey, originaire de Die, et traduit en anglais par Richard Thériault. L'article original a paru dans la revue Chroniques du Diois, n° 8, décembre 2007. La version française des Chroniques du Diois contient des photos et des illustrations.
ÉDITION D'ÉTÉ 2008
famille Mollot
Par Christian Rey
Traduit par Richard A. Thériault
A unique story of FORTUNÉ MOLLOT and LÉOPOLDINE BENOIT
CHRONIQUES DU DIOIS
HISTOIRE - ARCHÉOLOGIE - ETHNOLOGIE - GÉOGRAPHIE
DE MDIE ( FRANCE ) ÀWINNIPEG ( CANA DA )
HISTOIRE DE LA FORTUNE ET DE LÉOPOLIDINEMOLLOT
Dans notre précédente chronique n° 2 datée de décembre 2004, nous avons introduit un article dans notre « Section d’enquêtes complémentaires » concernant une visite récente dans notre belle ville de Die par Lucille et Victor Mollot ; descendants canadiens du docteur Benoit et fondateur au XIXe siècle de l’établissement thermal de Martouret.
Depuis notre premier contact en 2004, nous avons pu recueillir de nombreuses informations complémentaires intéressantes sur cette famille hors du commun. C'est pourquoi nous avons jugé important aujourd'hui d'offrir à tous l'opportunité d'approfondir leur histoire, depuis leur rencontre à Die en 1871 jusqu'à leur décision d'émigrer au Canada en 1892.
LA FILLE AÎNÉE DU DR BENOIT
À Die, Léopoldine naquit trois ans après son frère Hubert, en 1852. La même année, le docteur Benoît fonda l'établissement thermal Martouret. Deux autres enfants suivirent : Eugénie en 1855 et Adolphe en 1857. Après avoir reçu l'instruction classique de base dispensée à l'époque, Léopoldine se distingua rapidement au sein de l'entreprise familiale et se retrouva naturellement à épauler sa mère dans la gestion quotidienne de l'hôtel. Dans ses mémoires, écrits en 1912, son époux, Fortuné Mollot, la décrit le mieux ainsi :
« L’aînée était chargée de décorer les tables de la salle à manger et du salon avec des fleurs. J’étais toujours ravie de la voir aller et venir comme un petit oiseau, dans sa robe délicate et enfantine, cueillant d’abord ses fleurs préférées, puis créant de superbes compositions florales dans divers paniers et vases à travers la salle à manger et le salon. »
Léopoldine aurait facilement pu choisir une vie paisible en épousant un membre d'une famille locale très en vue… Mais son destin n'était pas ainsi.
UNE PERSONNE HANDICAPÉE TRÈS UNIQUE
En 1868, Fortuné Mollot était apprenti commis dans une usine de soie. Se blessant lors d'un spectacle équestre, il devint paraplégique et dut passer les trois années suivantes de sa vie à essayer de retrouver une utilisation à peu près normale de ses jambes.
Fortuné, qui, soit dit en passant, hérite en 1871 d'une fortune considérable, découvre dans son quotidien « Le Salut Public de Lyon » une annonce concernant l'ouverture d'un établissement thermal en Drôme, destiné à soulager ses douleurs persistantes. Il décide donc, en juillet 1871, de se rendre de Lyon à Die.
Dans ses mémoires, il livre ses premières impressions :
« À l’époque, le seul moyen de transport entre Valence et Die était une diligence délabrée qui prenait en charge les voyageurs, le courrier et/ou des marchandises. Le chemin de fer n’était encore qu’un projet d’avenir. »
Le trajet durait sept ou huit heures et était très fatigant, surtout pendant les mois d'été, à cause de la chaleur intense et de la poussière. Cependant, tout le monde savait que la route était très intéressante, en particulier entre Crest et Die où les paysages étaient magnifiques.
En entrant dans cette ancienne ville romaine, on constate rapidement les difficultés et les contraintes, telles que ses rues sombres, mal entretenues, très étroites et parfois inhospitalières.
Fortuné découvre rapidement les charmes de l'établissement MARTOURET où tous les patients, fièrement vêtus, après leurs soins, se joignent à un cortège qui se dirige vers la salle à manger pour retrouver le docteur Benoît, sa famille et tous les internes.
Ce nouvel environnement lui rappelle un peu son propre mode de vie familial, ce qui le surprend, car il commence peu à peu à ressentir certaines sensations agréables et même à sourire face aux « divers préjugés que l'on rencontre entre les murs de ces petites villes, tels que les voisins bavards et les citoyens parfois opiniâtres aux idées étroites ».
Fortuné Mollot poursuivit sa cure pendant plus de trois mois avant de rentrer à Lyon fin septembre. Ayant noué une très bonne amitié avec la famille du docteur Benoît, il continua au fil du temps à entretenir cette relation.
QUAND LE DESTIN S'EN JOUE...
Durant l'hiver 1871-1872, le Martouret dut fermer ses portes, ce qui incita Mme Benoît à prendre certaines décisions concernant la poursuite des études de sa fille aînée. Léopoldine fut ainsi envoyée à Lyon pour perfectionner son chant et toutes deux en profitèrent pour rencontrer régulièrement Fortuné Mollot, qui se confia plus tard dans ses mémoires :
« Léopoldine avait une voix très puissante et magnifique, et elle chantait très bien. J’ai eu de nombreuses occasions de rencontrer ces charmantes dames lors de leurs visites à Lyon, et j’ai même eu le plaisir de les recevoir toutes à déjeuner chez nous, à Monplaisir… »
Cette jeune fille m'a beaucoup plu ; même si elle n'était pas la plus belle, elle était assurément la plus douce et la plus adorable, bien qu'un peu maigre. J'étais persuadé qu'avec très peu de temps, elle deviendrait une très bonne épouse et que je devais commencer à penser à la demander en mariage.
FORTUNÉ, A GOOD NAME
Fortuné naquit le 4 novembre 1845, fils aîné d'un modeste colporteur qui, à force de travail, avait bâti sa propre entreprise de soie, laquelle lui avait permis d'amasser une fortune considérable. Bien que Fortuné fût naturellement attiré par les arts et la peinture en général, il dut suivre la voie tracée par son père. Il avait envisagé d'étudier les sciences à l'École polytechnique, soit à Saint-Cyr, soit à l'École centrale. Mais la mort de sa mère bien-aimée mit un terme brutal à ses projets d'études et il ne put alors plus qu'envisager de se plonger dans le monde du travail, ce qu'il fit en 1863 pendant au moins cinq ans, jusqu'à ce qu'une chute de cheval, mentionnée précédemment, le contraigne à renoncer à la carrière commerciale qu'il avait initialement envisagée. Cette situation ne lui déplut pas totalement, car elle lui permit de consacrer davantage de temps au développement de ses talents artistiques, et plus particulièrement à la peinture, pour laquelle il avait découvert un intérêt au séminaire de Lyon. Pendant son séjour dans cette école, il suivit un cours de dessin d'un an, entièrement dispensé par son professeur Pierre Bonirote (1811-1891), un professeur renommé de l'École des Beaux-Arts de Lyon.
Durant sa convalescence continue et une fois qu'il fut redevenu physiquement plus mobile, Fortuné Mollot passa quelques mois à étudier avec Louis Guy à Lyon (probablement Jean-Baptiste-Louis Guy, 1824-1888), un peintre et sculpteur à base d'eau.
En 1870, son père décède, lui léguant un revenu annuel colossal pour l'époque, de cinq cent mille francs, ainsi que cent mille francs en biens immobiliers divers. Ce jeune homme admettra plus tard qu'il n'était certainement pas préparé à gérer un tel héritage. Pour lui, tout cet argent représentait une nouvelle source de malaise et un combat permanent. Il finira par déclarer que cet héritage avait été une torture et une punition, et avouera même avoir un peu perdu la tête, voyant parfois trop grand tout ce qu'il entreprenait. C'est alors qu'il fit construire un château à Blandin, une petite commune de l'Isère qui, aujourd'hui encore, ne compte pas plus de 120 habitants. Il se consacra entièrement à ce projet, y compris à la décoration et à l'ameublement, avec beaucoup de goût, tout en louant un appartement à Lyon. Non préparé à une telle entreprise financière, il dépensa bien plus que nécessaire, mais parvint à ses fins sentimentales : approfondir sa relation avec Léopardine Benoit.
LE BEAU ÉTÉ DE 1872
La fin de l'hiver et le printemps 1871-72 semblaient interminables pour Fortuné, qui dut attendre jusqu'en juin avant de revenir à Die où il comptait rester longtemps ; au moins assez longtemps pour évaluer convenablement ses sentiments envers Léopoldine, qui avait jusqu'alors constamment occupé ses pensées.
Dès le début de l'été, il chargea Gabriel, le frère cadet de Léopoldine, de transmettre sa demande en mariage à la famille Benoît, conformément aux « coutumes de l'époque ». Une réponse favorable et bienveillante parvint quelques jours plus tard. De nombreux détails de ce projet de mariage figurent dans les mémoires de Fortune.
« Quel été magnifique et mémorable ce fut pour moi en 1872 ! J'étais emplie de joie, d'espoirs et de projets, de fabuleuses illusions pour mon avenir. J'avais commandé mes chevaux et ma calèche à Lyon, espérant ainsi nous offrir de longues promenades dans les environs, si riches en paysages pittoresques et en chaudes couleurs naturelles. Tous les préparatifs étaient tournés vers la date du mariage, fixée au 5 octobre, juste après la fermeture du Martouret, et comprenaient l'achat du panier de mariage classique, que je souhaitais aussi beau que possible. »
À PROPOS DU MARIAGE
La cérémonie a dû être divisée en trois étapes différentes. Premièrement, elle a commencé le 4 octobre 1872 avec les signatures officielles du contrat de mariage, en présence d'un avocat (notaire) ;
Fortuné et Léopoldine furent dûment unis selon les dispositions légales de la propriété commune. Le docteur Benoît, père de Léopoldine, lui accorda une avance de trente mille francs, tandis que le nouvel époux, Fortuné, dut verser la somme considérable de deux cent mille francs, une somme importante pour l'époque. Cette formalité accomplie, tous les membres des familles proches furent convoqués à l'Hôtel de Ville pour une seconde « cérémonie » présidée par le maire Adrien Joubert. Pour Fortuné, cette journée ne représentait, à ses yeux, que les formalités légales fastidieuses mais obligatoires habituellement requises pour tout mariage. À ses yeux, le véritable mariage qui les unirait réellement comme mari et femme serait la célébration religieuse qui aurait lieu le lendemain à la cathédrale, comme il l'avait si bien écrit :
« Ce n’est qu’en présence de Dieu que l’union légitime d’un homme et d’une femme est librement consentie l’un par l’autre ; une union empreinte de dévotion et d’amour suffisants entre deux partenaires peut miraculeusement les transformer en un seul être pour l’éternité. »
Cette cérémonie fut suivie d'un banquet très chic dans les vastes salles du Martouret. Les festivités terminées, les jeunes mariés entreprirent leur premier voyage de noces à Lyon, où Fortuné venait d'achever sa grande demeure dans le quartier de Monplaisir. Il l'avait conçue comme un véritable nid d'amour, dont Léopoldine serait la maîtresse idéale. L'hiver suivant, ils visitèrent la belle Paris, puis, à l'automne, profitèrent de l'Exposition universelle de Vienne, avant de rentrer en France en traversant l'Italie. Là, le vœu le plus cher de Léopoldine se réalisa enfin : voir le pape, le Vésuve et découvrir les splendeurs des musées de Florence, Naples, Venise et Rome.
DÉCEPTIONS INITIALES
Après avoir vécu le « mariage parfait », ponctué de tous les voyages et expériences de plaisir mentionnés plus haut, on aurait pu s'attendre à ce que cette jeune fille naïve et ignorante se transforme en une véritable dame du monde. Mais Fortuné commença à découvrir que sa femme, Léopoldine, n'était pas facile à vivre… Tout commença par son aversion totale pour le château des Blandin, dont elle détestait le mobilier et l'architecture. De plus, elle finit par avouer son manque d'intérêt pour la campagne.
Tentant de la reconquérir en la rendant plus heureuse, il céda et accepta de retourner vivre à Lyon, rue de la Bourse. C'est là que naquit leur première fille, Gabrielle, le 4 décembre 1875. Le couple fréquentait assidûment les opéras, les concerts, les galeries d'art et les expositions de la région, où ils achetaient parfois des tableaux qu'ils revendaient ensuite avec un bénéfice considérable.
En 1877, une nouvelle orientation soudaine du gouvernement français, accompagnée de nouvelles « pratiques radicales », affecta gravement le marché boursier, qui s'effondra et affecta considérablement la fortune de la famille Fortuné… La crise du canal de Panama survint en 1889 et ce second événement allait finalement s'avérer fatal.
Se sentant perdu et incapable d'affronter cette situation dramatique et complexe, Fortuné se résigna à lancer un ultime appel à l'aide et confia la gestion du domaine familial au mari de sa sœur. Le premier bien abandonné fut l'appartement lyonnais. Le Château Blandin redevint leur résidence principale. Cherchant désespérément à obtenir rapidement et confortablement des revenus du Château, Fortuné fit planter de nombreuses vignes autour de la propriété ; mais personne n'aurait pu prévoir l'invasion dévastatrice de phylloxéra (une maladie transmise par les puces) qui contraignit finalement à la vente du Château Blandin.
Une fois élu au conseil municipal de Blandin, Fortuné décida de se présenter sous l'étiquette du Parti catholique aux prochaines élections municipales, se présentant ainsi contre le parti officiel en place. Cette décision engendra un conflit qui ne fut résolu que lorsque le magistrat le destitua de son mandat au conseil municipal. Fortuné ne tarda pas à réagir à ce qu'il qualifiait de « scandale anticlérical ». Il conclut rapidement un accord avec les représentants de la paroisse et leur céda légalement les titres de propriété d'un petit terrain, juste assez grand pour y ériger une statue de la Vierge Marie. La statue fut placée en évidence, mais Fortuné donna des instructions précises pour qu'une inscription y soit apposée, interdisant formellement à toute autorité civile de toucher à la statue.
VENTE DU TERRAIN DU CHÂTEAU
Dans ses mémoires, Fortuné mentionne l'année 1891 : « Mon beau-père, qui était en train de… »
« Mon beau-père, qui était en train de se faire soigner,
De plus en plus exaspéré par la gestion de son établissement MARTOURET, il décida de
Il la loua à un autre médecin. Cependant, le docteur Benoît ne fut jamais vraiment satisfait.
de cet arrangement puisque les problèmes qui s'accumulaient continuaient de l'irriter, lui et le
Les bénéfices ont continué à diminuer. Quant à notre propre situation financière, elle n'était guère meilleure.
Ce fut un désastre pour toute la famille, ce qui n'était pas une illusion mais une réalité que nous
« devraient y faire face dans un avenir très proche ». Finalement, Léopoldine et Fortuné n'eurent pas à se retrouver face à une situation qu'elles n'avaient pas.
Ils n'avaient d'autre choix que de se résigner, de vendre Château Blandin et les titres furent officiellement cédés.
transféré aux nouveaux propriétaires le 1er août 1892.
ENVISAGEANT UN NOUVEAU DÉPART AILLEURS
« Qu’est-ce qu’ils pouvaient faire d’autre en France ? »
Le couple se posait sans cesse la même question, surtout depuis le début de la crise politique.
Les orientations entreprises par leur propre pays ne les ont jamais vraiment rassurés.
Naturellement, leur attention s'est portée sur d'autres pays, étrangers, bien entendu.
La présence française en Algérie était alors florissante et considérée par les
La famille Mollot, mais cette hypothèse fut rapidement écartée car les garanties d'y trouver un
Les refuges sûrs étaient encore trop risqués à l'époque. Haïti fut ensuite sérieusement envisagée, mais
Ils craignaient les conditions climatiques tropicales et humides extrêmes ; c'est alors que…
Le prêtre, connu des amis de la famille, commença à leur parler de la beauté
Canada.
Fortuné fut immédiatement impressionné et s'empressa de demander des informations supplémentaires.
Des brochures et des informations pour étudier plus en détail tous les aspects de ce nouveau
enquête.
Il a rapidement compris que le Canada serait idéal pour sa famille, où ses enfants
pourraient vivre librement et indépendamment, à condition qu'ils soient disposés
travailler dur et honnêtement, car au Canada, le coût initial des terrains était encore très élevé.
Peu coûteux et facile à cultiver. Fortuné avait alors 48 ans et Léopoldine 40 ans.
C'est le 25 août 1892 que la famille Mollot a immigré au Canada depuis les États-Unis.
Port de Liverpool. Le 10 septembre, ils se trouvaient déjà dans la province de
Manitoba, où, le 19 octobre, ils s'étaient installés de façon permanente dans la petite paroisse
de FANNYSTELLE, créée seulement trois ans avant leur arrivée.
La famille Mollot n'eut aucun problème à s'intégrer pleinement à la communauté, car elle était
déjà composée en majorité de résidents francophones. Souhaitant préserver
leurs traditions lyonnaises d'origine, leurs expériences théâtrales et leur culture, Fortuné,
n'a pas hésité à s'impliquer lui-même et ses enfants dans le théâtre français
Groupe à Fannystelle.
Les répétitions de la toute première pièce jamais présentée au Winnipeg Dramatic Club
en 1910 (La Petite Chocolatière de Paul Gavault), furent effectivement répétées à juste titre
dans leur propre résidence. On s'aperçut par la suite que toute la famille Mollot était impliquée.
dans les arts. Son épouse Léopoldine était musicienne, tout comme sa fille aînée.
Gabrielle, qui avait déjà étudié au Conservatoire national de musique, sous
le célèbre professeur de piano, Antoine Rubenstein, de 1905 à 1907. De plus, le
La résidence Mollot à Fannystelle servait souvent de lieu de rencontre pour diverses personnalités officielles.
Réunions organisées pour les amateurs de littérature et de musique.
L'une des filles Mollot a même déménagé à Hollywood, en Californie, aux États-Unis.
avec son mari, acteur ; leur fille, Yolande Donlan, a joué dans des films.
Produit par Arthur Rank.
En janvier, la famille Mollot a été informée directement de France de la récente
La mort du docteur Benoît. On ne peut que s'interroger sur le destin de la famille Mollot.
Le Dr Benoit était décédé 4 mois plus tôt !
Excellent artiste, Fortuné n'avait pas oublié de faire venir au Canada tous les
des croquis qu'il avait accumulés tout au long de sa vie. Comme il était un peu
Nostalgique de son pays, il faisait toujours instinctivement appel à son talent artistique, même pour la décoration.
de la demeure familiale, en incluant dans ses dessins des allusions à ses scènes préférées de
« Le bon vieux temps ». Aujourd’hui encore, on peut y découvrir un magnifique souvenir.
au chalet d'été de Victor et Lucille Mollot en Ontario.
Un paravent décoratif pliant très bien conservé met en valeur le magnifique château
Blandin et même l'établissement Martouret. De plus, nous pouvons admirer divers
Les personnages féminins, qui étaient probablement des instantanés de l'époque où Fortune et
Léopoldine vivait à Lyon.
Dans un article paru dans une étude concernant l'art des Canadiens français,
On peut lire : « Les dessins de la Fortune ne sont pas vraiment connus de nos jours. »
Nombre de ses magnifiques dessins furent inspirés par son court séjour à Saint-Pierre d'Albigny.
(Savoie) en 1882 et font encore aujourd'hui partie de la collection d'art de Foruné au Canada.
Dans son livre « Fannystelle », M. Noël Bernier décrit Fortuné comme un paysage.
« Peintre probablement issu de la meilleure école d’art de France » (édité dans le Saint
Société historique de Boniface 1039 P.48).
Fortuné était connu pour sa générosité et a fait don de nombreux tableaux à une association.
une organisation caritative collectant des fonds pour sa paroisse d'adoption et il a peint une fresque
dans le sanctuaire de l'église (incendié en 1912).
Léopoldine Benoit et Fortuné Mollot eurent cinq enfants au total ; quatre naquirent en
France : Gabrielle en 1875, Ernest en 1879, Marcel en 1880, Marie-Louise en 1891 et
Enfin, Thérèse, née au Canada en 1893.
Fortuné est décédé en 1924 à Saint-Boniface, dans la province du Manitoba.
à l'âge de 79 ans ; à la mort de son mari, Léopoldine retourna en France jusqu'en 1932, puis déménagea
elle a vécu avec sa fille Thérèse en Californie jusqu'à ce qu'elle atteigne l'âge respectable de
Léopoldine est née à 92 ans et est décédée en 1944. Elle a laissé de nombreuses lettres, conservées par ses descendants.
et l'on peut facilement déceler chez eux la nostalgie qu'ils éprouvent pour leur France
sa patrie et son sens aigu de « l’art de vivre »…
Qui sait, peut-être que ces lettres m'inspireront un jour à les inclure dans un
Un prochain article sera à découvrir et à apprécier pour vous tous.
Un voyage en famille en France est prévu pour 2008.
Au cours du mois d'août 2008, Victor et Lucille Mollot, que nous avions eu le grand
Le plaisir de nous être rencontrés à Die en 2004 nous amène à revenir avec un groupe de plus de 50 personnes.
Les descendants de la famille du docteur Benoît, leur donnant ainsi l'opportunité de mieux découvrir
À la source, l'itinéraire de la famille Mollot. La visite à Die et au Martouret
L'installation est prévue pour les 14 et 15 août.
Christian Rey
Traduit par Richard A. Thériault
* Pour les images, veuillez vous référer à la version originale en français.
Vous souhaitez en savoir plus sur votre histoire familiale ?
Outre notre site web Mollot, de nombreux autres organismes peuvent vous aider dans vos recherches généalogiques, tels que les Archives du Manitoba, la Société de généalogie du Manitoba, la Société franco-manitobaine, les Archives régionales du Centre-Sud et la Société historique de Winnipeg. À titre d'information, nous avons fait don de livres, de photos et de divers objets à certains de ces organismes. Si vous possédez d'anciennes photos ou des documents relatifs à la famille Mollot, vous pouvez en faire don à l'un des organismes mentionnés ci-dessus. Ils seront ravis de les recevoir.
